vendredi 19 septembre 2014

I D ESABAC : Guillaume IX d’Aquitaine "À la douceur de la saison nouvelle" - Commentaires dirigés de Lucia Demichelis, Elena Ghirimoldi, Michele Gianfrate, Rebecca Mangano, Alice Negrini









Commentaires dirigés de


Lucia Demichelis       Elena  Ghirimoldi,   Michele  Gianfrate, 


 Rebecca    Mangano,   Alice   Negrini   




À la  douceur de la saison nouvelle,
Feuillent les bois,  et les oiseaux
Chantent, chacun dans son  jargon,
Sur les couplets du nouveau  chant ;
Il est donc bien qu’on se procure                                              5
Ce dont l’homme a le plus envie.

De là d’où vient tout mon bonheur ,
Je ne vois  messager ni lettre  :
Mon coeur n’en  dort et n’en rit pas,
Et je n’ose avancer d’ un pas                                                     10
Jusqu’à  bien savoir si la fin
Est ainsi que  je le demande.

Notre amour se comporte ainsi
Que  la branche de l’aubépine                                                     
Dressée sur l’arbre, tremblante,                                               15
La nuit à la pluie  et au gel,  
Jusqu’au matin où le soleil s’épand
Sur la feuille verte au  rameau.

Je me rappelle encore un matin
Où nous arrêtâmes la guerre ;                                                   20
Elle me fit un don si grand,
Son amour entier,  son anneau :
Dieu me laisse encore vivre tant
Que j’aie mes mains sous son manteau !

Ai-je souci que leur jargon                                                         25
Me coupe de mon « Beau Voisin » ?
Je sais comment vont les  paroles,
Le  bref discours qui se propage.
Certains autres se vantent  d’amour ?
Nous, nous en avons la pièce et le couteau.                            30


1) Étudiez le jeu des pronoms dans le poème : En quoi l’inscrit-t-il dans le registre lyrique ?

2) Quel est le thème principal de chaque strophe ? Étudiez la progression du poème.

3)La fidélité de l’amant : Quels sont les signes de la fidélité de l’amant ?

4)La discrétion et le secret : Relevez et analysez  le senhal  utilisé pour désigner la dame.

5)Dante fait allusion à un roman de Chrétien de Troyes dans La divina Commedia pourquoi et à propos de qui ?

6)Développez le 2 thèmes fondamentaux du roman courtois ? Rédigez une page (10 lignes) concernant ces deux aspects en mettant en relief en particulier le rôle de l’ « amant » et les caractéristiques de cet  amour-passion  en faisant éventuellement référence à des œuvres littéraires que vous avez lues.







  1. Dans ce poème il y a le pronom “je” plusieurs fois répéter pour marquer que ce qu’on lit est ce que le poète éprouve. C’est une caractéristique du registre lyrique, qui permet au lecteur de partager les sentiments de l’auteur. On y trouve aussi le pronom  ‘’nous’’, qui fait référence à l’ auteur et à sa dame.

  1. Le thème principal de la première strophe est le printemps, avec les arbres        qui « feuillent »et les oiseaux qui chantent joyeux. Dans la deuxième cobla il y la peur  du poète de ne pas voir son amour correspondu. Dans la troisième l’auteur compare son amour à le branche de l’aubépine qui tremble dans la nuit dans l’attente du  soleil qui s’épand sur ses feuilles. Dans la quatrième Guillaume IX éprouve de la nostalgie et il pense au moment où sa dame lui avait donné son amour. Dans la dernière il y a la peur que les « malparlieri » puissent  détruire son amour. Dans le poème il y a donc la joie et le chagrin dus à l’amour, qui avec la nostalgie est une des  caractéristiques du registre lyrique.

  1. Les signes de la fidélité de l’amant sont qu’il a de la nostalgie pour les moments où sa dame lui avait donné son amour avec un anneau (gardé  probablement avec le plus grand soin par le poète), et qu’il attend avec chagrin et impatience un message de la part de sa dame. Dans le texte on peut le voir souffrir et désirer ; et on peut partager avec lui la souffrance et la joie qui sont enracinés  autour de son amour. 

  1. Le senhal utilisé par le poète pour désigner la dame est « Beau Voisin », dans la dernière strophe. Le senhal est le mot que le poète utilise pour communiquer avec sa dame, parce que c’est un mot que les amants seuls connaissent. Généralement le senhal est dans l’envoi du poème, donc le poète adresse son œuvre à la femme noble qu’ il aime. Le senhal, dans ce texte, est un mot masculin et veut  probablement signifier que la dame est prés du poète, qui se trouve à la cour.

  1. Dans « La Divina Commedia » de Dante il y a une allusion au roman de Chrétien de Troyes : « Lancelot, ou le Chevalier à la charrette ». Francesca, une des âmes damnées dans l’enfer, dit (dans le « canto » V ) qu’elle a compris  son amour pour Paolo, frère de son mari, en lisant un livre qui racontait l’amour de Lancelot pour la reine Guenièvre. Elle dit « galeotto fu il libro e chi lo scrisse » ; le mot « galeotto », qui signifie « entremetteur », vient de Galehaut, personnage du roman, ami de Lancelot qui lui permet de se déclarer à sa reine.

  1. Les 2 thèmes fondamentaux du roman courtois sont : l’amour adultère du chevalier pour une noble dame mariée et la chevalerie. Le chevalier doit surmonter de nombreuses épreuves pour montrer d’être digne de l’amour de la femme : l’amour de la dame est la cause et la récompense de nobles  actions. Le chevalier a les qualités du héros parce que il est courageux, fort, noble, vertueux, loyal : mais il est aussi comme l’amant courtois donc il est beaux, jeune et fidèle à sa dame. L’amour entre le chevalier la dame est généralement adultère et il n’est pas sublimé, comme dans l’histoire de l’amour entre Tristan et Iseut la blonde, mariée avec le roi Marc de Cornouaille, oncle du chevalier, qui est chanté par Marie de France dans son lai «  Le chèvrefeuille ».  Tristan avait blessé à mort le monstre Morholt et avait gagné la main d’Iseut pour son oncle mais ils avait bu un philtre magique herbeux et donc ils étaient tombés amoureux. Une autre historie d’amour est celle entre Lancelot et la reine Guenièvre, épouse du roi, un roman de Chrétien de Troyes. C’est avec cet auteur que la mystique du Graal est introduite pour la première fois: l’ amour mystique se substitue à celui courtois et le chevalier devient le défenseur de la foi; on trouve ce thème dans son roman inachevé « Perceval ou le conte du Graal ».

                                                        Lucia Demichelis  I D




1)       Le pronom que l’auteur utilise comme sujet du poème est surtout « je » :
cela peut être expliqué avec le choix du poète d’écrire une poésie qui s’insère
dans le lyrisme. En effet la poésie lyrique présente les sentiments du poète et
son intériorité avec l’utilisation de la première personne. On peut aussi
souligner la présence du pronom « nous » qui exprime les émotions de  la dame
mais, encore une fois, du poète qui analyse ses sentiments.

2)       Le poème est divisé en cinq strophes dans lesquelles l’auteur présente des
thèmes différentes. Dans la première strophe il y a la description de la nature
au printemps, dans la « saison nouvelle », qui est en opposition avec les
émotions du poète qui se demande si la fin sera comme il désire et « n’ose
avancer d’un pas » tandis que la nature se réveille et est en mouvement.  Dans
la troisième strophe l’amour entre le poète et sa dame est comparé à « la
branche de l’aubépine » : le thème de l’amour est présent aussi dans la
quatrième strophe, qui est dédiée au souvenir du moment du « don » de l’amour
de la dame au poète. La tornada comprend  les doutes et les peurs du poète.

3)       Une des caractéristiques fondamentales   de l’amant courtois, et donc du
poète, est la fidélité à la femme qu’il aime. Dans ce poème l’amant est fidèle
parce qu’il attend sa dame tandis qu’il ne voit aucun messager et aucune
lettre de la partie d’elle. Il se souvient du moment de leur amour et de l’
anneau qu’elle lui a donné, symbole de fidélité. Il paraît avoir confiance  que
sa joie va retourner, parce qu’il compare leur amour à la branche de l’
aubépine, qui doit se protéger du froid, mais qu’au matin est éclairée par le
soleil.

4)       Le senhal est le mot connu seulement de l’amant et de sa dame qui leur permet
de communiquer. Dans le texte le senhal est « beau voisin », ce qui indique aussi
les caractéristiques de la dame : elle est belle aux yeux de celui qui l’aime
aussi bien à l’extérieure qu’à l’intérieur (donc elle est vertueuse  et bonne)
et près du poète.

5)       Chrétien de Troyes a été un grand écrivain français du XIIe siècle avec
lequel il y a la naissance du roman moderne. L’une de ses œuvres les plus célèbres est le roman « Lancelot ou le chevalier à la charrette » dans lequel il raconte l’amour entre Lancelot et Guenièvre, la femme du roi Arthur. La confession de leur amour est possible grâce à Galehaut, un personnage du roman. L’œuvre est devenue tant célèbre que le mot « galeotto »  est utilisé en italien pour indiquer un « entremetteur ». Il a été utilisé par Dante dans le « Canto V » de « La Divina Commedia » en référence au livre de Lancelot, dont la lecture va provoquer l’amour entre  Paolo et Francesca ( « galeotto fu’l libro e chi lo scrisse »).

6)       Les deux thèmes du roman courtois, qui se développe dans la France du nord
au XII siècle, sont les thèmes de la chevalerie (le chevalier est reconnu pour
se prouesse) et celui de l’amour, moteur et récompense du chevalier.
Le chevalier courtois est une figure bien typée. Il aime une dame qui ne se
livre pas facilement et pour la conquérir il est  en quête d’aventures de plus
en plus difficiles et dangereuses. Plus les obstacles sont grands, plus l’amour
grandit (Lancelot accomplit des gestes de plus en plus ardues au nom de son
amour pour Guenièvre). Il a aussi bien les qualités du chevalier féodal
(loyauté, fidélité, courage, force) que celles de l’amant courtois (beauté,
jeunesse, sincérité en amour).
En ce qui concerne l’amour, il est d’abord un amour adultère, qui engage aussi
bien l’esprit que le corps (Tristan aime Iseut, fiancée avec son oncle,
Lancelot est tombé amoureux de  Guenièvre, la reine). À la différence  des
autres œuvres  de cette période les femmes aussi aiment. Iseut est toute semblable à Phèdre,  pour  Racine elle  « ne peut pas s’empêcher d’aimer », parce qu’elle est victime d’un philtre d’amour et elle ne peut pas se
maîtriser. Mais ce type d’amour ne suit pas les enseignements de l’Église.
Chrétien de Troyes réussira à transformer la passion humaine en passion divine
dans le roman « Perceval ».   

Ghirimoldi Elena I D





  1. Le lyrisme est l’expression des sentiments que le poète éprouve et que normalement nous retrouvons dans ses poésies. Puisque au Moyen-âge « chanter » signifie « aimer », le sentiment dont on parle est l’amour et le poète utilise le pronom « je » pour mieux exprimer ses sentiments. En plus il utilise le pronom « nous » lorsqu’ il parle des moments, des sentiments partagés avec sa dame.

  1. Dans la première strophe le thème principal est le réveil de l’ amour lié à la saison du printemps, appelé aussi « nouvelle ». Comme au printemps la nature se réveille de la même façon son amour se renouvelle. Dans la deuxième  et dans la troisième strophes, l’amour est vu comme une force paralysante : pour vivre il suffit de savoir que quelqu’un t’aime et avoir la certitude d’aimer quelqu’un. C’est pour cette raison que le poète dit qu’il « n’ose avancer d’un pas ». Il établit une comparaison entre leur amour et « la branche de l’aubépine ». La quatrième est dédiée au doux souvenir de leur première rencontre quand la dame lui a donné son amour et son anneau. Le souvenir est suivi de la prière à Dieu de vivre encore avec elle. La dernière représente l’envoi ou tornada, dans la quelle on voit le senhal  « beau voisin ». Le poète affirme ne pas avoir souci de se séparer de sa dame parce qu’il l’aime et il ne se préoccupe pas de ce que les gens disent.

  1. L’amant est fidèle, on comprend cela grâce à certaines phrases comme : « de la d’ où vient mon bonheur » ,  « elle me fit un don si grand, son amour entier et son anneau ».  « Ai-je souci […] me coupe de mon « Beau Voisin » sa réponse est non ; il sait que son sentiment est sincère donc il ne craint pas.

  1. Dans ce cas, le senhal, le nom que seulement les deux amants connaissent et qu’ils utilisent est « Beau Voisin ». Peut- être,  le poète a utilisé ces mots pour dire que avec elle il est heureux, content et il est plein d’amour.

  1. Chrétien de Troyes est un auteur qui est devenu très connu parce qu’il a écrit le roman « Tristan et Iseut », mais il a écrit aussi d’autres  romans courtois parmi les quels on retrouve aussi celui de l’amour entre la reine Guenièvre et Lancelot. Il s’agit d’un amour adultère, soutenu de l’entremetteur Galehaut, ami de Lancelot. Dante reprend cet épisode dans la « Divina Commedia » en l’utilisant pour donner la motivation de l’amour adultère entre Paolo et Francesca. Elle dit  « Galeotto fu il libro e chi lo scrisse… » , ce qui explique  que c’est grâce  à ce conte de Chrétien de Troyes que les amants vont découvrir  leur sentiment. « La bocca mi basciò tutto tremante/Galeotto fu il libro e chi lo scrisse/e quel giorno non vi leggemmo avante”

  1. Les deux thèmes fondamentaux du Roman courtois sont: la chevalerie et la passion amoureuse du  chevalier pour une femme. D’ abord le chevalier afin d’être reconnu par ses pairs et conquérir ainsi  l’amour de la dame, accepte de partir en voyage pour accomplir des nombreuses éprouves. C’est le désir amoureux qui pousse le chevalier ; ensuite, pour accentuer l’élément chrétien,  la motivation pour le départ n’est plus seulement  le sentiment amoureux, mais la quête du Graal (la coupe dans laquelle il y  avait le sang du Christ). Le protagoniste de ce type de roman avait aussi bien les qualités d’un chevalier (le courage, la valeur, le mépris de la mort, la loyauté) que celles d’un amant courtois : c’est-à-dire  qu’il devait avoir la beauté, la délicatesse, le  politesse et la sensibilité. Le rapport amoureux est semblable au rapport de vasselage : la dame joue le rôle de suzeraine et l’amant joue le rôle de vassal. L’exemple le plus connu de roman courtois c’est «Tristan et Iseut », mais on peut citer aussi le compte de Marie de France « le Chèvrefeuille »ou le cycle du Graal, un ensemble de récit écrit par un auteur dont on ne connaît pas l’identité, qui complète les ouvres de Chrétien de Troyes.      

Gianfrate Michele I D




  1. Dans ce poème l’auteur parle à la première personne de son amour, il souligne son amour pour la dame avec l’utilisation du pronom «je » et de l’adjectif possessive « mon », dans la deuxième strophe il décrit leur amour avec la répétition de l’adjectif « notre », ce qui, selon moi, veut dire que leur amour est fort. En effet il dit que leur amour se comporte comme l’aubépine qui avec le soleil s’épand et avec le gèle se rétrécit. C’est le thème principal du lyrisme et avec cette comparaison  il veut expliquer  les deux aspects de l’amour : la joie avec le soleil et la douleur avec le froid et le gèle.
  2. Ce poème est composé de cinq strophes et chaque strophe a six vers. Il décrit la progression de leur amour en relation avec la progression de la poésie. Dans la première strophe il compare la naissance de la nature avec la naissance de leur amour. Dans la deuxième strophe il dit que son bonheur vient de la « douceur de la saison nouvelle » et que pour son amour  son cœur ne rit pas et ni ne dort. Dans la troisième il  compare leur amour à celui  d’une aubépine qui s’épand au soleil  et qui se rétrécit avec le gèle. Dans la quatrième la naissance de leur amour et dans l’envoi  il reprend le thème  des deux sentiments contrastants de l’amour : la joie et la douleur.
  3. L’amant, donc la chevalier, doit entière obéissance à la dame/suzeraine et il doit  lui montrer son amour. Selon moi la premier épreuve est représentée par  le senhal qui est le nom que seulement les deux amants  connaissent et puis sa joie et sa douceur pour l’amour qu’il éprouve pour la dame.
  4. Dans chaque chanson dans la  dernière strophe, qui s’appelle tornada, qui généralement a la moitie des vers, est contenu le senhal qui est le nom que seulement les deux amants connaissent. Dans  ce cas le senhal se trouve au vers 26 et il est « beau voisin ». ce qui pourrait signifier que la dame est près de l’amant et que leur amour est fort et grand.
  5. Dans « la canto V » de l’Enfer  Dante écrit l’histoire d’amour adultère entre Paolo et Francesca, lorsque ils lisent les amours de Lancelot et Guenièvre (« galeotto fu il libro e chi lo scrisse… »). Le livre a fait d’intermédiaire pour leur amour comme l’écuyer Galehaut pour l’amour de Lancelot et Guenièvre.
  6. Les deux thèmes fondamentaux du roman courtois sont  le chevalier qui accomplit des prouesses, pour montrer à sa dame son amour et sa bravoure, et l’amour entre une dame et un chevalier. Le chevalier a les caractéristiques du héros épique : il est fort, courageux, sincère, loyale et il est aussi  chevalier donc il est noble de cœur, beau et sincère dans ses sentiments. L’ordre social est le même que dans le système féodal : comme le vassal doit obéissance au roi, ainsi le chevalier à sa dame. Leur amour n’est pas un amour platonique, mais adultère donc il va contre les enseignements de l’Eglise, mais grâce à Chrétien de Troyes qui pour  la première fois introduit dans le roman courtois la recherche du Graal, la coupe où a été recueilli le sang du Christ, cet amour devient mystique.
Mangano Rebecca I D




  
  1. Le poète joue avec les pronoms, en faisant voir une capacité innée de composer et de créer des images et en utilisant un registre linguistique riche, qui est dit élégiaque. Il s'arrête sur le pronom "je" qui marque les sentiments de l'auteur et ses états d'âme, donc on peut inscrire ce poème dans le registre lyrique. Le lecteur partage les sentiments ressentis par l'auteur. D’ autres éléments qui soulignent le registre lyrique sont la ponctuation forte et les interjections. En outre dans la quatrième strophe l'auteur met en parallèle  "elle" et "Dieu", donc donne à sa dame une valeur angélique, symbole de béatitude.  Avec Dante on peut voir comme la dame (Beatrice) devient un ange.

  1. La première strophe parle du réveil de la nature en parallèle à celui de l'homme. Donc il y a une douceur qui règne sur tout, qui fait chanter les oiseaux comme les hommes, qui pousse l'amant à se procurer ce dont il a besoin et en particulier de l'âme soeur. Dans la deuxième strophe l'auteur se demande  d'où vient tout son  bonheur, parce que il ne sait pas si son amour est partagé, il est anéanti par cette insécurité. Dans la troisième strophe l'amour est assimilé à « la branche de l'aubépine »  qui est soumise à toutes les intempéries et à tous les imprévus. La quatrième strophe présente  leur rencontre, et on dirait, la prière du poète. La cinquième strophe décrit la diffusion des paroles qui éloigne l'amant de son  « Beau Voisin »

  1. Dans le poème l'auteur insiste sur la force de son amour qui résiste à toutes les intempéries comme la branche de l'aubépine sans se casser. Le poète est anéanti par cet amour: son coeur ne dort pas et ni ne  rit ; il loue sa dame et il prie Dieu de lui « laisser encore vivre tant » avec elle… à jamais. Le senhal est aussi un signe évident de la fidélité de l'amant soulignée par le mot  « Voisin.  La lettre et l'anneau sont les signes tangibles de l'amour vrai du poète.

  1. « Beau Voisin, le senhal  est un mot qui est connu seulement par la dame et son amant et il est utilisé pour parler de leur amour. Dans ce texte  « Beau » est l'adjectif qui le caractérise, qui décrit l'élégance et la délicatesse  de l'auteur,  et qui donne à tout le poème une raffinement typique du lyrisme.  « Voisin » exprime la proximité des âmes, des sentiments et des émotions des deux amants et la fidélité du poète pour sa dame/suzeraine, mais  peut être aussi celui  qui vit près du château.

  1. Dante fait allusion au roman de Chrétien de Troyes dans le « canto V » de l’Enfer . Paolo e Francesca sont unis dans la  vie comme dans la mort par un amour surhumain et l'objet  qui leur a permis  cet amour est un livre qui parle de l'amour entre Lancelot et Guenievre : come Galehaut   avait aidé Guenièvre et Lancelot de même  le livre devient l’entremetteur pour Paolo et Francesca.

  1. Le roman courtois a deux thèmes fondamentaux: le thème de la chevalerie où le héros doit s'illustrer en accomplissant des prouesses afin d'être reconnu par ses pairs; le thème de la passion d'un homme pour une femme, qui est lié à celui de la chevalerie, puisque cet amour est à la fois moteur et récompense des exploits du chevalier. Le chevalier aime la dame et pour conquérir son coeur, il part à la  quête d'aventures. Il s'impose ainsi un perpétuel dépassement de soi-même, il doit faire toujours plus et mieux. Le chevalier épique doit être courageux, loyal, vertueux, fort physiquement et en outre doit être comme un amant courtois donc beau, jeune, délicat, noble de coeur et sincère. L'amour courtois est adultère et n'est pas approuvé par l'Eglise, toutefois  se transformera aussi en  mystique grâce à Chrétien de Troyes dans Perceval. Le roman courtois s'inspire de trois sources: les légendes antiques comme le Roman de Thèbes, Enéas, le Roman d'Alexandre, les contes orientaux (découverts lors des croisades) et les légendes celtiques inspirées par  mythes de roi Arthur et  de la Table Ronde.


Negrini Alice I D


  


Guillaume IX d’Aquitaine


« Le comte de Poitiers fut un des plus courtois du monde et des plus grands tricheurs de dames. Bon chevalier d’armes et généreux dans les affaires d’amour, il sut bien trouver [trobar] et chanter.
Et il alla longtemps par le monde pour tromper les dames. Et il eut un fils qui eut pour femme la duchesse de Normandie dont il eut une fille qui fut femme du roi d’Angleterre, mère du jeune roi et du seigneur Richard (Richard Coeur de Lion) et du comte Jaufre de Bretagne. » C’est ainsi que la « vida », la biographie placée sur certains des manuscrits des oeuvres des troubadours, nous présente Guillaume IX, neuvième duc d’Aquitaine et septième comte de Poitiers, né en 1071 et mort en 1127. Ce premier troubadour connu (les oeuvres de ses contemporains sont perdues) est assurément un grand seigneur. Héritier à la mort de son père de domaines plus étendus que ceux du roi de France, équivalant à un tiers de la France actuelle, il participe à deux croisades (l’une, catastrophique, en Terre sainte ; l’autre, victorieuse, en Espagne). Si sa réputation de « tricheur de dames » semble confirmée par plusieurs excommunications (certains ecclésiastiques disent qu’il « se vautra dans le bourbier des vices » ou qu’il « était un enragé amateur de femmes »), elle participe pour beaucoup d’une légende que les chroniqueurs se complaisent à rapporter.
Onze chansons de Guillaume IX ont été conservées. Certaines possèdent des allusions libertines assez crues, mais l’auteur dévoile également une délicatesse et une tension lyrique qui en font un fondateur du  fin’amor . Le service de l’amour, la fidélité à la passion provoquée par sa dame (la vicomtesse de Châtellerault), la joie fervente sont autant de proclamations d’une érotique courtoise et aristocratique en train de naître.









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